Dernière modification le 3 janvier 2023
Plateformes de VTC
ACTU VTC – A Paris, Txfy s’est lancé dans les trottinettes en libre-service et Uber a annoncé ajouter des vélos en libre-service début 2019 sur son application. Les plates-formes de VTC font le choix de la diversification des moyens de mobilité proposés sur leur application et se transforment progressivement en plates-formes multimodales. Mais pourquoi ?
Historiquement, ce sont des services de chauffeur VTC à la demande. Pourtant, Uber et Tfxy ont tous deux fait le choix de la diversification. Ces deux plates-formes se lancent dans les mobilités douces. Un mouvement international qui trouve des échos en France.
DE PLATE-FORME DE VTC À PLATE-FORME DE MOBILITÉ
Txfy a lancé en septembre 2018 à Paris Bolt, son service de trottinettes électriques en libre-service, sur son appli de VTC. La start-up estonienne devance ainsi Uber. Un pari qui s’avère gagnant au premier abord puisque Txfy assure à L’Usine Digitale avoir connu un « très fort pic de téléchargement le jour de l’annonce ». En retard, l’Américain a profité du salon Autonomy en octobre 2018 pour annoncer que des vélos en libre-service Jump, du nom de la start-up qu’il a rachetée en mai dernier, allaient être également ajoutés sur son app pour les Parisiens courant 2019.
« Cela ouvre une nouvelle ère pour Txfy qui devient une plate-forme de mobilité à part entière », assure Henri Capoul, directeur général de Txfy France. « A terme, l’ambition est d’intégrer un maximum de moyens de transport« , ajoute-t-il. Les deux concurrents l’assurent : cette diversification n’engendre aucune cannibalisation entre leurs offres. « Le premier objectif est de cannibaliser la voiture personnelle en y proposant une alternative », affirme même Alexandre Droulers, General Manager of New Mobility chez Uber. Uber Pool et Uber Green n’étaient pas suffisants, il faut aussi proposer des modes de transports alternatifs. Et ce, d’autant plus que ce marché des mobilités est « en forte croissance », ajoute-t-il.
ÉLARGISSEMENT DE LEUR CLIENTÈLE
En se tournant vers des transports « plus doux », comme les trottinettes et les vélos, les plates-formes de VTC « répondent à des besoins de clients non couverts par des moyens de mobilité, comme le premier et le dernier kilomètre », analyse Amal Boutayeb, senior manager spécialisée dans les sujets mobilité au sein du cabinet Wavestone. En couvrant plusieurs segments de la mobilité, les plates-formes de VTC peuvent ainsi capter plus de clients et les garder sur leur application puisqu’ils n’ont plus besoin d’en changer pour réserver un autre mode de transport.
L’Estonien a fait le choix de lancer ses trottinettes sous le nom de Bolt et non deTxfy car il espère attirer une clientèle plus jeune et dynamique de centre-ville, intéressée par un moyen de mobilité pour réaliser de courts trajets mais pas prête à mettre le prix d’une course de VTC. « Ces nouveaux modes de transport répondent à un besoin des utilisateurs parce qu’ils sont pratiques et abordables », abonde Alexandre Droulers.
TRANSFORMATION DE LEUR BUSINESS MODEL
Txfy préfère également développer son propre service afin de garder la main sur l’ensemble de la chaîne. Ce sont ses employés qui s’occupent de retirer les trottinettes la nuit, les réparer, les recharger et les nettoyer. De façon très concrète, Henri Capoul explique que Txfy est en train de se restructurer afin d’avoir deux équipes distinctes : une dédiée à la mise en relation des clients avec les chauffeurs et l’autre dédiée aux trottinettes électriques. « Le business model est complètement différent, les deux actions sont complètement différentes. Mais on peut capitaliser sur notre connaissance des flux dans la ville afin d’optimiser la rencontre entre l’offre et la demande », explique-t-il.
A l’inverse, Uber a choisi de s’appuyer sur des start-up existantes, via des partenariats ou des rachats. « De façon très concrète, Uber a racheté la start-up Jump proposant des vélos électriques en libre-service et a investi dans Lime qui propose des trottinettes, explique Alexandre Droulers. L’impulsion est donnée par le siège d’Uber aux Etats-Unis ». De fait, Uber France discute avec les mêmes acteurs qu’aux Etats-Unis tout en gardant un œil sur l’écosystème local dans l’idée de mettre en place des partenariats. Dans le but, in fine, d’intégrer les start-up.
Alexandre Droulers parle d’une « évolution du mode de pensée » puisque Uber passe d’une simple plate-forme de mise en relation à une plate-forme multimodale à travers laquelle il opère lui-même le moyen de transport. Mais les besoins des utilisateurs restent les mêmes et il y a de réelles synergies avec ces nouveaux moyens de mobilité.
Mais finalement, ces acteurs n’ont guère le choix. Aujourd’hui, s’ils se diversifient, c’est pour « consolider leur terrain de jeu et exister dans le marché de la mobilité », affirme Amal Boutayeb. Uber cherchant même ces dernières années à multiplier les partenariats avec les opérateurs de transports en commun, comme à Nice début juillet 2018.
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