Uber et ses véhicules avec chauffeur s’offrent un plébiscite dans quinze métropoles de France.
Quinze, auxquelles Tours semble se laisser tenter d’ajouter son nom.
Depuis mars, des chauffeur VTC (véhicule de tourisme avec chauffeur) proposent leurs courses dans l’agglomération via l’appli. Combien ? « Nous ne nous connaissons pas entre nous, c’est le flou, sourit Jonathan Clay, 30 ans. Tout ça se déroule discrètement, presque en sous-marin. »
Depuis août 2015 et ses débuts d’indépendant à Paris, il « travaille avec » Uber. Arrivé à Tours, il a assuré sa première « prestation » en janvier dernier.
Depuis, la cadence est (très) calme. « J’ai demandé à plusieurs reprises à Uber de travailler davantage avec l’application », raconte le chauffeur. La réponse est toujours la même : pas assez de demandes.
Selon l’heure de commande et le lieu de départ, jusqu’à cinq véhicules peuvent répondre à un appel. Aucun aussi, parfois.
« Uber est le meilleur moyen pour se déplacer à Tours », annonce la page générée sur les moteurs de recherche. Pas vraiment. Tout juste un vivier potentiel de courses pour les chauffeur VTC. Tôt le matin, le trentenaire culmine à une demi-douzaine en quatre heures. « Avec des clients venant de grandes villes qui ont déjà une expérience Uber », constate Jonathan Clay.
Des bonus pour motiver les chauffeurs« A l’heure actuelle, un ou plusieurs chauffeurs se connectent à l’application à Tours et réalisent des courses, fait savoir Rym Saker, du service communication. Cependant, Tours ne fait pas partie des métropoles dans lesquelles nous sommes formellement présents en France. »
Voilà pour le message officiel. Dans la pratique, tout est fait pour dynamiser l’offre à Tours. « Depuis septembre, les chauffeurs reçoivent des bonus pour les inciter à multiplier les prestations », glisse Jonathan Clay. Quinze euros leur sont versés tous les cinq trajets. Un barème de gratification réévalué en fonction du nombre. Une course moyenne est facturée 6 € à Tours, sur laquelle Uber prélève 25 % de commission. Jonathan Clay ne mise donc pas son chiffre d’affaires sur Uber. Pour lui, pas question de devenir dépendant de l’algorithme déployé par l’Américain.
Uber tentera-t-il l’expérience tourangelle en généralisant l’appli ? « Ça peut marcher pour les déplacements en dehors de Tours, ou alors tôt le matin ou tard le soir, analyse Jonathan Clay. Mais le réseau de transports en commun est tel que cela n’a pas de sens pour des trajets intra-muros. »
Uber Eat, souvent présenté comme un premier pion avancé par Uber, a pour sa part annoncé lundi le lancement de la livraison de repas en continu à Tours. Une première en province.